Comment le test génomique influence-t-il votre assurance emprunteur ?

21 août 2025

L’évolution des technologies médicales influence de plus en plus notre quotidien, y compris dans des domaines aussi cruciaux que l’accès au crédit immobilier. À l’intersection de la médecine prédictive et de la finance, une question se pose avec acuité : comment les tests génétiques impactent-ils votre capacité à souscrire une assurance emprunteur dans des conditions équitables ?

Le fonctionnement des tests génomiques dans le cadre bancaire

Les analyses ADN, communément appelées tests génomiques, représentent aujourd’hui un outil médical de pointe permettant d’identifier les prédispositions à certaines maladies. La relation entre test génomique et assurance emprunteur est particulièrement délicate, car ces tests peuvent révéler des informations sensibles sur la santé future d’un individu. Certains assureurs comme Cardif ont même commencé à intégrer ces avancées scientifiques dans leurs offres, allant jusqu’à prendre en charge le coût d’un test génomique pour détecter le risque de récidive du cancer du sein, avec un remboursement pouvant atteindre 3 000 euros. Cette initiative s’inscrit dans une démarche préventive permettant potentiellement d’éviter des traitements lourds comme une chimiothérapie inutile.

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Principes et applications des analyses ADN

Les tests génétiques permettent d’analyser les mutations et variations génétiques qui pourraient indiquer un risque accru de développer certaines des 6000 maladies génétiques recensées. Dans le contexte financier, ces informations peuvent s’avérer déterminantes lors de l’évaluation des risques par les compagnies d’assurance. Le cabinet ARCADIO – GRANDGUILLOTTE, spécialisé notamment en droit des assurances, accompagne régulièrement des personnes confrontées à des situations complexes liées à l’interprétation de ces données génétiques. Pour les emprunteurs, la question se pose souvent de savoir quels éléments médicaux doivent être communiqués lors de la souscription d’une assurance de prêt immobilier.

Cadre légal entourant l’utilisation des données génétiques

La législation française encadre strictement l’utilisation des informations génétiques dans le domaine assurantiel. Une décision marquante de la Cour de Cassation du 31 août 2022 a clairement établi que les assureurs ne peuvent ni poser de questions sur les tests génétiques ni exiger de tels tests avant ou pendant la durée du contrat. Cette protection juridique essentielle vise à prévenir toute discrimination basée sur le patrimoine génétique. Le droit à l’oubli constitue également une avancée majeure, permettant aux personnes en rémission totale depuis plus de 5 ans de ne pas déclarer une ancienne maladie génétique lors de la souscription d’un contrat d’assurance emprunteur.

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L’impact des résultats génomiques sur les contrats d’assurance

Malgré les protections légales, la réalité du terrain montre que les personnes atteintes de maladies génétiques rencontrent souvent des difficultés pour obtenir une assurance emprunteur à des conditions standard. Les compagnies d’assurance, bien qu’interdites d’exiger des tests génétiques, peuvent néanmoins évaluer le risque médical à travers le questionnaire de santé classique, où doivent être déclarées les pathologies diagnostiquées. Cette situation crée parfois un paradoxe où l’emprunteur se trouve face à un dilemme éthique et financier concernant la déclaration de son état de santé.

Évaluation du risque médical par les assureurs

Les assureurs analysent minutieusement les informations médicales déclarées pour déterminer le niveau de risque associé à chaque demande d’assurance. Pour les personnes présentant un risque aggravé de santé, les conséquences peuvent être significatives : surprimes pouvant atteindre 250% pour la garantie décès selon la maladie concernée, exclusions de certaines garanties comme l’incapacité de travail, ou dans les cas les plus extrêmes, refus d’assurance. Face à ces situations, la convention AERAS intervient comme un filet de sécurité, offrant des alternatives pour les personnes ne pouvant accéder à une assurance standard. Les experts recommandent de joindre au questionnaire de santé les derniers comptes rendus médicaux pour permettre une évaluation plus précise et potentiellement plus favorable du risque.

Protection des droits des emprunteurs face aux discriminations potentielles

Pour protéger les emprunteurs contre les discriminations liées à leur profil médical, plusieurs dispositifs législatifs ont été mis en place. La loi Lagarde permet de choisir une assurance externe sans modification des conditions du prêt par la banque. Les lois Hamon et Bourquin offrent la possibilité de changer d’assurance respectivement durant la première année et à chaque date anniversaire du contrat, moyennant des préavis spécifiques. Plus récemment, la loi Lemoine a renforcé ces droits en permettant de changer d’assurance à tout moment une fois le crédit accordé. Pour naviguer dans ce paysage complexe, le recours à un courtier spécialisé en risque aggravé peut s’avérer judicieux. Ces professionnels connaissent les compagnies d’assurance les plus adaptées à chaque profil médical et peuvent négocier des conditions optimales, notamment en vérifiant que le contrat n’exclut pas spécifiquement les maladies génétiques sur la durée de l’emprunt.

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